réponse
Le centième article approche à grands pas... Je précise pour les fous qui voudraient vérifier, que je ne compte pas les réponses à ma chaîne sur la formation des enseignants publiées il y a un mois.
J'ai été taggée pour la chaîne du rose par Alice. Désolée Alice, j'avais oublié de te linker. Et j'ai oublié de tagger des gens. Voyons... Swan', Clo', Camille, Gaby, qu'y a-t-il de rose autour de vous ?
Et j'ai oublié de citer une chose rose : mon blog !!!
J'ai reçu un commentaire super intéressant de Swan' en réponse à mon article concret. Elle me demande d'y répondre, ce que j'aurais fait, même si elle ne me l'avait pas demandé !
"Pour faire des maths, il faut être curieux". Cette phrase est très belle, surtout venant d'une littéraire.
C'est très vrai. C'est la seule et unique difficulté de l'enseignement scolaire des mathématiques. Tous les autres problèmes auxquels sont confrontés les profs de math en découlent.
Comment rendre les élèves curieux ? Je n'ai trouvé qu'un moyen, qui n'est pas facile du tout à mettre en oeuvre : amener l'élève à faire l'expérience de la jouissance de trouver un résultat seul.
On gagne ainsi sa confiance, et sa volonté de retenter l'expérience (de temps en temps). On peut lui faire faire toutes les activités d'introduction qu'on veut, on peut même lui faire créer le cours lui-même. Une des rares fois où j'ai pu amener une classe vers cet idéal, j'ai même eu des élèves qui ont fait cours à ma place, au tableau, les définitions en vert, les théorèmes en rouge, des exemples pertinents et amusants, les autres élèves qui participent. Wow.
Le plus souvent, les élèves jouent un peu le jeu de recopier le tableau, et d'écouter d'une oreille le prof qui s'agite pendant une heure. Ils essaient un peu de faire les exercices à la maison, quand c'est les mêmes qu'en cours, et voilà. Mais ils ne vont pas jusqu'à faire l'effort ardu et ingrat de tâtonner dans l'obscurité pendant des heures pour trouver l'ensemble des points équidistants de O. Là, je suis bien d'accord avec Swan'. Donc je "transcende tout ce petit monde" une fois de temps en temps, mais la plupart du temps, les activités d'introduction ne jouent pas leur rôle de "moment central où tout le monde se creuse la tête et petit à petit, en échangeant ses réponses ou pas, [et où] on découvre les propriétés de la chose".
Je donne malgré tout des activités d'introduction, qui me servent à évaluer les connaissances antérieures, à saupoudrer quelques mots de vocabulaire, et surtout à montrer montrer montrer le plus de schémas et de dessins possibles, pour qu'à la fin du chapitre, les élèves aient au moins une représentation visuelle du sujet, à défaut de connaissances théoriques ou de compétences techniques.
Quant à l'autre défaut de la méthode (un élève qui s'investit dans la recherche mais part dans la mauvaise direction se décourage), je pense qu'on peut l'éviter très facilement. Il suffit d'encourager l'élève et de lui montrer à quel point ce qu'il a trouvé est intéressant, même si ce n'est pas ce qu'on voulait, il faut souligner sa créativité et réutiliser son résultat ou son idée plus tard. So easy ! Non vraiment, je dis ça sans ironie aucune : les élèves ont tellement peu l'habitude d'être encouragés, valorisés et félicités, que ça marche. Même moi qui essaie d'être toujours positive face au travail des élèves, je ne le suis pas encore assez, tout simplement parce que je mets des notes, et souvent mauvaises. Je vous dirai bientôt pourquoi en France, on est obligé de mettre des mauvaises notes.
Voilà, Swan', c'est fait !
La vendeuse est un peu porte de prison, mais je persiste à aller y acheter mon petit agenda coloré tous les ans. Une semaine sur deux pages ou rien. The Filofax Center, 32 rue des Francs-Bourgeois, 75004.
It's so hard to do and so easy to say.