survivor
Comme prévu, j'ai survécu comme j'ai pu à cette dernière semaine au boulot.
* Des cours improvisés...
Ce n'est pas un problème en soi : depuis quelques mois, je peux me permettre d'improviser certains cours, en cas d'extrême urgence. Il m'a fallu six années de travail cadré, hyper préparé, ultra pensé, über rationnel, pour enfin en arriver à un peu de liberté. Le seul truc, c'est qu'il faut quand même que je m'astreigne à écrire le travail que je donne à faire, le travail qui a été fait, et que je tienne mon planning à jour. J'ai une progression sur l'année, qui décrit l'ordre des thèmes abordés, et le temps prévu pour chaque thème. Et j'ai pas le choix, je dois m'y tenir. Ce qui m'évite de trop ressembler aux profs que je détestais quand j'étais élève, en général des profs d'histoire-géo, qui ne faisaient que la moitié du programme. Je me souviens qu'à cette époque, où je ne savais même pas que je voulais faire des études scientifiques, je me demandais comment il était possible que des professeurs censés être intelligents et formés (à l'époque je ne savais pas...) ne sachent pas compter les semaines. Et je leur en ai longtemps voulu d'avoir toujours laissé de côté la période qui précède le Moyen-Âge, et surtout le XIXe siècle (je n'ai jamais étudié la Commune de Paris !!!).
* Peu de sommeil...
Car il y a quand même des choses que je ne peux vraiment pas improviser : les colles en prépa, les probas en Terminale ES (et oui, ce n'est pas si proche des cours de Terminale S que je connais mieux), les théorèmes de Gauss et Fermat (des notions très difficiles pour des élèves moyens de spécialité math en Terminale S), l'intervention d'une ONG avec une de mes classes à l'occasion de l'anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains.
* Le slalom quotidien entre les poubelles qui bloquent l'entrée du lycée...
Mais mes petits élèves à moi ont bravé les bloqueurs (ou ont arrêté de bloquer) et sont venus à mes cours. Ou alors ils m'aiment bien, ou alors ils trouvent mes cours passionnants, ou alors ils savent à quel point mes cours sont importants pour leur avenir. Oui bon ça va, on s'encourage comme on peut.
* De l'imagination sans bornes pour mes petits Troisièmes d'amour...
J'ai décidé de ne plus jamais (ou presque) m'adresser à la classe entière. Ils n'arrivent pas à écouter, ont du mal à comprendre, ont des niveaux beaucoup trop hétérogènes, et donc ce que je dis ne s'adresse jamais à plus de 5 élèves (ou bien les autres ne comprennent pas, ou bien les autres s'ennuient car ils ont tout compris depuis des plombes). Alors j'écris au tableau le programme de la séance, je donne des exercices (et je répète quarante-douze fois par heure qu'il faut se concentrer), le cours est à lire et à compléter en autonomie, j'organise des travaux de groupe, et j'explique j'explique j'explique. Et ils adorent ! Depuis les deux dernières semaines où je ne parle plus à la classe entière, ils sont très contents, surkiffent me voir courir d'un bout à l'autre de la classe pour m'occuper de chacun, se sentent pris en compte, car je leur parle individuellement, et ne cherchent plus à se faire remarquer (sauf quand ils ont besoin de moi et que je n'arrive pas assez vite et qu'ils appellent "Madame Madame Madame Madame Madame" sans relâche). Le bonheur. Le bonheur épuisant, mais le bonheur. Je me demande encore pourquoi il m'a fallu si longtemps pour comprendre ce qu'il leur fallait. Un petit indice de rien du tout en formation initiale ou continue, j'aurais apprécié.
* La course à la photocopieuse qui marche...
Qui marche pas, en fait.
* Des conversations inintéressantes au possible en salle des profs...
La neige et le beau temps, les vacances, le repas de Noël, quand on veut juste savoir ce qui arrive à tel élève qui ne vient plus en cours. Typique : "tu as trois heures devant toi, j'ai à te parler cinq minutes ?". Les profs ont décidément bien besoin d'être écoutés. Mais pas par moi. Et puis ils ont qu'à créer un blog.
C'était un petit aperçu de tout ce qui fait que même quand mes cours sont prêts, la sérénité au boulot n'est pas une évidence.
La Crêperie du Puits à Brandivy, 11 rue Vallée du Loch 56390. Brigitte Fontaine et ses meilleures crêpes de Paris sur l'Île Saint-Louis n'ont qu'à bien se tenir. Bon, j'irai les goûter un jour, ses crêpes de l'un de mes endroits préférés au monde... mais il y a fort à parier qu'elle n'arrivent pas à la cheville des crêpes de Brandivy. (Oui, les crêpes ont une cheville.)
Tea for two.
* Des cours improvisés...
Ce n'est pas un problème en soi : depuis quelques mois, je peux me permettre d'improviser certains cours, en cas d'extrême urgence. Il m'a fallu six années de travail cadré, hyper préparé, ultra pensé, über rationnel, pour enfin en arriver à un peu de liberté. Le seul truc, c'est qu'il faut quand même que je m'astreigne à écrire le travail que je donne à faire, le travail qui a été fait, et que je tienne mon planning à jour. J'ai une progression sur l'année, qui décrit l'ordre des thèmes abordés, et le temps prévu pour chaque thème. Et j'ai pas le choix, je dois m'y tenir. Ce qui m'évite de trop ressembler aux profs que je détestais quand j'étais élève, en général des profs d'histoire-géo, qui ne faisaient que la moitié du programme. Je me souviens qu'à cette époque, où je ne savais même pas que je voulais faire des études scientifiques, je me demandais comment il était possible que des professeurs censés être intelligents et formés (à l'époque je ne savais pas...) ne sachent pas compter les semaines. Et je leur en ai longtemps voulu d'avoir toujours laissé de côté la période qui précède le Moyen-Âge, et surtout le XIXe siècle (je n'ai jamais étudié la Commune de Paris !!!).
* Peu de sommeil...
Car il y a quand même des choses que je ne peux vraiment pas improviser : les colles en prépa, les probas en Terminale ES (et oui, ce n'est pas si proche des cours de Terminale S que je connais mieux), les théorèmes de Gauss et Fermat (des notions très difficiles pour des élèves moyens de spécialité math en Terminale S), l'intervention d'une ONG avec une de mes classes à l'occasion de l'anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains.
* Le slalom quotidien entre les poubelles qui bloquent l'entrée du lycée...
Mais mes petits élèves à moi ont bravé les bloqueurs (ou ont arrêté de bloquer) et sont venus à mes cours. Ou alors ils m'aiment bien, ou alors ils trouvent mes cours passionnants, ou alors ils savent à quel point mes cours sont importants pour leur avenir. Oui bon ça va, on s'encourage comme on peut.
* De l'imagination sans bornes pour mes petits Troisièmes d'amour...
J'ai décidé de ne plus jamais (ou presque) m'adresser à la classe entière. Ils n'arrivent pas à écouter, ont du mal à comprendre, ont des niveaux beaucoup trop hétérogènes, et donc ce que je dis ne s'adresse jamais à plus de 5 élèves (ou bien les autres ne comprennent pas, ou bien les autres s'ennuient car ils ont tout compris depuis des plombes). Alors j'écris au tableau le programme de la séance, je donne des exercices (et je répète quarante-douze fois par heure qu'il faut se concentrer), le cours est à lire et à compléter en autonomie, j'organise des travaux de groupe, et j'explique j'explique j'explique. Et ils adorent ! Depuis les deux dernières semaines où je ne parle plus à la classe entière, ils sont très contents, surkiffent me voir courir d'un bout à l'autre de la classe pour m'occuper de chacun, se sentent pris en compte, car je leur parle individuellement, et ne cherchent plus à se faire remarquer (sauf quand ils ont besoin de moi et que je n'arrive pas assez vite et qu'ils appellent "Madame Madame Madame Madame Madame" sans relâche). Le bonheur. Le bonheur épuisant, mais le bonheur. Je me demande encore pourquoi il m'a fallu si longtemps pour comprendre ce qu'il leur fallait. Un petit indice de rien du tout en formation initiale ou continue, j'aurais apprécié.
* La course à la photocopieuse qui marche...
Qui marche pas, en fait.
* Des conversations inintéressantes au possible en salle des profs...
La neige et le beau temps, les vacances, le repas de Noël, quand on veut juste savoir ce qui arrive à tel élève qui ne vient plus en cours. Typique : "tu as trois heures devant toi, j'ai à te parler cinq minutes ?". Les profs ont décidément bien besoin d'être écoutés. Mais pas par moi. Et puis ils ont qu'à créer un blog.
C'était un petit aperçu de tout ce qui fait que même quand mes cours sont prêts, la sérénité au boulot n'est pas une évidence.
La Crêperie du Puits à Brandivy, 11 rue Vallée du Loch 56390. Brigitte Fontaine et ses meilleures crêpes de Paris sur l'Île Saint-Louis n'ont qu'à bien se tenir. Bon, j'irai les goûter un jour, ses crêpes de l'un de mes endroits préférés au monde... mais il y a fort à parier qu'elle n'arrivent pas à la cheville des crêpes de Brandivy. (Oui, les crêpes ont une cheville.)
Tea for two.